— Le terroriste a utilisé un cigare.
Le vieil homme donna l'impression de répéter cette phrase du bout des lèvres sans prononcer les mots. Méli prit alors conscience que l'attentat avait déjà eu lieu. Évidemment c'était un test…
— Comme vous l'avez compris, poursuivit Ménard en la coupant dans ses pensées, ces Telegrammes nous ont été transmis il y a quelque temps. Notre équipe de décryptage n'y a pas prêté suffisamment attention car les mots ne semblaient rien vouloir dire, une erreur de transmission ont-ils pensé. L'opéra Le Peletier a pris feu avant que nous n'ayons pu intervenir. Les pompiers ont mis plus de vingt-quatre heures a maîtriser l'incendie, l'opéra a été totalement détruit. Heureusement toutes les personnes présentes ont pu évacuer les lieux à temps. Mais le caporal de pompiers Bellet perdit la vie en luttant contre les flammes, une chute de plusieurs mètres au cœur de la fournaise. Un héros brûlé vif devant tous ses collègues, impuissants et choqués.
Le visage de Ménard s'assombrit et son regard replongea quelques instants dans le vague. La déférence envers le pompier tordit le ventre de Méli. Il semblait accablé par ce drame. Ses paupières se fermèrent lentement. Il ouvrit les yeux subitement et fixa la jeune rousse.
— Nous ne sommes pas sûrs que l'incendie ait été causé par les Prussiens, nous en doutons même fortement. Ils n'auraient pas eu d'intérêts à mener cette attaque car leur victoire d'il y a deux ans était totale, 1871 a été une année noire pour la France. Cela nous laisse donc présager le pire car nous ne sommes pas encore prêts à faire face à un nouvel ennemi. Nous devons renforcer notre équipe. Le Bureau du Chiffre a besoin d'individus talentueux pour lutter contre ces menaces. Acceptez-vous de nous rejoindre.
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